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Suspension des demandes d'asile venant de Syrie : "Absurde et inhumain"

Suspension des demandes d'asile venant de Syrie : "Absurde et inhumain"

Update: 2024-12-10
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A la Une de la presse, ce mardi 10 décembre, la décision de plusieurs pays européens de suspendre les demandes de réfugiés syriens, après la chute de Bachar el-Assad, alors que l’incertitude plane  sur l’avenir de la Syrie et de toute la région. Les tractations pour un nouveau gouvernement en France. Et la question délicate des fêtes de fin d’année au travail.

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A la Une de la presse, la décision de plusieurs pays européens de suspendre les demandes d'asile de réfugiés syriens, après la chute de Bachar el-Assad.

Après l’Autriche, l’Allemagne, le Danemark, la Norvège et la Suède, la France dit envisager à son tour de "suspendre" les dossiers venant de Syrie. Une attitude européenne vilipendée par Il Manifesto, journal communiste italien, qui ironise : "Ce sont vos affaires, c’est votre problème", en faisant mine de s’adresser aux réfugiés syriens. "Au-delà des nuances entre les pays membres, le message est clair : l’UE qui avait temporairement ouvert ses frontières en 2015, Allemagne en tête, n’existe plus". "L’heure est désormais à la "dissuasion" : il faut décourager les désespérés par tous les moyens", s’indigne le journal.

En Allemagne, Die Zeit critique le fait que l’UE ait commencé à discuter non seulement de la suspension des demandes d’asile, mais aussi de la possibilité de renvoyer les réfugiés syriens déjà présents sur son territoire, "quelques heures", seulement, après la chute de Bachar al-Assad. "Cette réaction est non seulement choquante par son étroitesse d’esprit, mais également irréaliste", juge l’hebdo allemand, en rappelant que la Syrie s’engage à présent sur une voie totalement inconnue.

Les incertitudes sur l’avenir de la Syrie inquiètent aussi la presse internationale. L’Humanité, quotidien communiste français, voit la nouvelle liberté des Syriens "sur un fil", tant "les intentions des djihadistes qui ont pris le contrôle du pays restent obscures". Le Figaro évoque un pays qui "plonge dans l’inconnu". "Pour la première fois depuis un demi-siècle, (les Syriens) ont le droit de rêver. Mais nous sommes au Moyen-Orient, et les choses peuvent toujours empirer", prévient le journal, pour qui le nouvel homme fort de la Syrie Ahmed al-Chareh, alias "al-Joulani", de son nom de guerre, "présente le double visage d’un Janus", "entre son passé de djihadiste furieux et ses professions de foi récentes de sauveur de la nation". Le Figaro, qui révèle que plusieurs dizaines de jihadistes français issus de la mouvance Hayat Tahrir al-Cham, ainsi que de la brigade d’Omar Omsen, ont participé à la prise de Damas. Outre les questions sur la figure et les intentions d’al-Chareh et de ses hommes, The Financial Times s’interroge sur les répercussions de leur arrivée au pouvoir pour l’ensemble de la région et le risque qu’elle augmente son instabilité.

Des inquiétudes alimentées par l'avancée des troupes israéliennes dans la zone tampon du plateau du Golan occupé et annexée par l’Etat hébreu. Haaretz relève que "ce changement dans le statu quo établi sur un territoire reconnu comme appartenant à la Syrie crée un nouveau prétexte pour des affrontements, même si ce n'est pas dans l’immédiat". Le journal de gauche israélien accuse l’extrême droite israélienne de percevoir la chute de Bachar al-Assad, comme "un jour historique offrant à Israël l’occasion de se lancer dans une nouvelle campagne d’occupation". Du côté de l’Iran et du Tehran Times, la messe est dite : les rebelles syriens font un "cadeau" à Israël, en laissant l’Etat hébreu donner libre cours à ses "ambitions expansionnistes".

Présenté par L’Orient Le Jour comme "le grand perdant" de la chute de Bachar al-Assad, l’Iran subit l’effondrement de son "axe de la résistance", mais "tente d’infléchir son approche par rapport à l’opposition syrienne, en espérant trouver une opportunité au sein du nouveau gouvernement pour assurer la continuité de ses activités en Syrie", selon un spécialiste cité par le journal libanais. Un autre indique que "l’Iran n’a (désormais plus) aucune carte à jouer, et fera donc preuve de pragmatisme envers quiconque sortira vainqueur de la lutte pour le pouvoir à Damas", la question étant plutôt de savoir "si ceux qui l’emporteront seront prêts à traiter avec l’Iran".

A l’image de Téhéran, Moscou aurait aussi "tendu la main" aux nouveaux maîtres de la Syrie pour "sécuriser" ses bases militaires dans le pays, selon The Guardian. Jeune Afrique, le magazine français, rappelle le risque, pour la Russie, de perdre deux bases militaires importantes, la base aérienne de Hmeimim, et la base navale de Tartous, qui lui permettaient, jusque-là, de se projeter vers l’Afrique, notamment vers ses alliés sahéliens. Der Spiegel, de son côté, présente la chute d’Assad comme "un énorme revers" pour la Russie et pense qu’elle pourrait également avoir "des conséquences pour l’Ukraine". Pour le magazine allemand, le départ du dictateur syrien "révèle à quel point la guerre contre l'Ukraine et ses alliés occidentaux immobilise les forces russes", incapables de sauver Assad une seconde fois, après le soulèvement populaire de 2011.  Pour le moment, l’ex-président a trouvé refuge à Moscou. Mais pour combien de temps ? Dans le dessin de Morten Morland, pour The Times, Bachar al-Assad demande à Poutine s’il ne lui en veut pas, justement, de la possible perte de ses bases militaires vitales en Syrie. Le président russe lui répond que non, qu’il est le bienvenu, et qu’il lui a même trouvé un appartement au tout dernier étage d’un immeuble, avec de grandes fenêtres. Allusion aux "accident " dont ont été victimes plusieurs opposants au patron du Kremlin...

La chute de Bachar al-Assad embarrasse aussi, ici en France, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Le Monde rappelle les propos "conciliants" à l’égard du dictateur syrien tenus ces dernières années par la cheffe de file du RN et celui de LFI. La première, qui le voyait comme "un rempart contre le djihadisme", et le second en raison de son "anti-impérialisme américain viscéral".

Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, qui ne participeront pas au rendez-vous donné aujourd’hui par Emmanuel Macron à  l’ensemble des chefs de partis et de groupes parlementaires pour "constituer un gouvernement d’intérêt général". L’Elysée parle d’une "nouvelle méthode" pour sortir du blocage provoqué par la censure du gouvernement Barnier. Le Figaro, lui, évoque plutôt "la reprise de la vieille ficelle du "front républicain"". Faire du neuf avec du vieux ? Le Parisien/Aujourd’hui en France fait état des espoirs des ministres démissionnaires de parvenir à sauver leur portefeuille. Un conseiller macroniste s’amuse : "C’est le remaniement Koh-Lanta. La double lame va faire mal. Première lame : on élargit la coalition. Deuxième lame : il y a moins de postes. Bref, cela va faire beaucoup de déçus".

On ne se quitte pas là-dessus. Les fêtes de fin d’année approchant, c’est aussi le moment des rendez-vous festifs au travail. Si vous n’avez pas été convié à votre travail

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